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Le Schéma Corporel

« Si l’individu n’inscrit pas nécessairement ses attitudes dans l’histoire, il inscrit sa propre histoire dans ses attitudes. » (P. Bellugue).

Le schéma corporel se définit comme étant la représentation mentale que chaque personne se fait de son corps, associée à une conscience juste de celui-ci (conscience des attitudes) s’inscrivant dans une spatialité bien vécue (espace de son propre corps et espace environnant).

Chez un enfant, la structuration du schéma corporel est achevée aux environs des 11-12 ans.  Cette réalisation sera indispensable à la construction de sa personnalité.

Cette structuration se fera progressivement en relation avec la maturation des centres nerveux supérieurs et avec l’environnement de l’enfant. En effet, on parle « d’acquisitions » du schéma corporel car celui-ci n’est pas inné. A la naissance, l’enfant n’est pas conscient du monde qui l’entoure, ni de son corps propre. Il a donc besoin de stimulations extérieures (Ajuriaguerra disait : « Le corps du nourrisson est agi par les manipulations d’autrui) associées à des réflexes archaïques qui prennent une dimension sensori-motrice (sensations tactiles, auditives, succion, …).

De la naissance à trois mois, les informations fournies par les différentes modalités sensorielles ne seront pas encore coordonnées. Le schéma corporel est donc limité à certains espaces locaux. Puis le bébé devient progressivement capable de distinguer son corps des objets du milieu environnant. Il devient également capable d’utiliser le schéma corporel comme un système de référence permettant la localisation et la saisie des objets par rapport à la position de son propre corps dans l’espace. Vers 6 mois commence l’intégration des modalités sensorielles visuelles (rôle du miroir), tactiles et kinesthésiques. Les objets perçus par la vue vont permettre de reconnaître les différentes parties du corps ; ils sont portés à la bouche et le bébé devient progressivement capable de distinguer son corps des objets du milieu environnant. A partir de 1 an, l’espace objectif, distinct du corps propre, s’élabore ; la préhension a cessé d’être un réflexe automatique et devient soumis au contrôle volontaire (Henri Wallon) parle de « motilité intentionnelle » projetée vers l’objet); la motricité est de plus en plus une activité dirigée vers un but et dotée de significations. La verticalisation confirme cette évolution d’abord par l’acquisition de la station assise (6 mois), puis de la station debout (9 mois), et enfin de la marche (12-16 mois). Ensuite, les bases du schéma corporel peuvent être considérées comme constituées avec l’acquisition des déplacements autonomes. Par la suite, le schéma corporel s’affinera avec l’acquisition du langage. Il atteindra un premier niveau symbolique élaboré par l’apparition de la dominance latérale, qui se fixe vers 5-6 ans. On peut parler aussi des fonctions imitatives qui interviennent dans la constitution du schéma corporel en permettant à l’enfant de mettre en relation son corps avec celui d’autrui. Pour Wallon, la construction du schéma corporel et celle de la perception de l’autre relèvent d’un même processus de développement et le passage de l’acte à la pensée s’explique par imitation, or, l’imitation est mouvement. Ainsi, l’imitation constitue un modèle dynamique au travers duquel se construit l’image du corps et qui continuera durant l’adolescence. Par la suite, les bases acquises vont permettre à l’adolescent de continuer à individualiser son schéma corporel, en le confrontant aux expériences quotidiennes de “jeux de miroir” avec l’entourage familial et les groupes sociaux rencontrés (les camarades, les enseignants, …).

La période de l’adolescence va être également le moment où des transformations corporelles pourront être génératrices de perturbations créées par une dysharmonie entre l’image psychique que l’adolescent a de son propre corps et la réalité du développement de celui-ci. Pour l’aider à traverser cette période bien souvent inconfortable et qui a de nombreuses incidences, sur le plan scolaire entre autre, il faut l’amener, par des exercices sensori-moteurs, à avoir une vivance juste de son propre corps. La sophrologie peut être une bonne aide car elle agira sur toutes les dimensions qui composent la personnalité (dimension corporelle, émotionnelle, intellectuelle et spirituelle). Lorsque les perturbations sont plus importantes (anorexie, obésité, …), l’adolescent doit alors être pris en charge sur un plan psychologique et/ou psychiatrique, l’aide sophrologique n’étant alors qu’un outil complémentaire qui sera mis en place en accord avec toutes les parties prenantes de l’aide.

Pour résumer :

Le Schéma Corporel s’élabore chez l’enfant par la coordination des facteurs suivants :

– une connaissance de son propre corps ;

– les relations avec les autres ;

– l’orientation spatio-temporelle ;

– la latéralité ;

– la structuration spatio-temporelle.

Un Schéma Corporel flou et mal structuré, entraîne :

– Un déficit de la structuration spatio-temporelle (difficultés d’adaptation, difficultés d’apprentissage : structuration, rythme, écriture, mathématique) ;

– Maladresse et absence de coordination (production orale, écrite) ;

– Difficultés relationnelles avec autrui : inhibition, instabilité, insécurité, agressivité, personnalité déséquilibrée, …

Le rôle du miroir

Vers l’âge de 6 mois, le bébé est capable d’effectuer des comparaisons. L’enfant est capable de comparer les stimulations venant du monde extérieur et celles qui proviennent de l’intérieur de son propre corps. Il parvient également à faire la distinction entre des stimulations actuelles et des stimulations antérieures.

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La Latéralité

Qu’est ce que la latéralité et quelle est son importance dans la structuration de la personnalité? C’est la prédominance qui se caractérise par l’emploi préférentiel d’un côté du corps par rapport à l’autre.

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